Environ 25 millions de personnes sont déplacés chaque année en raison de catastrophes naturelles dont la plupart (environ 90 %) sont de type météorologiques (inondations, sécheresses, ouragans, etc.) et donc accrues par le réchauffement climatique (cf. article sur les événements climatiques extrêmes ») [a]le reste est dû à des événements géophysiques (séismes ou volcans par exemple . Précisons que ce chiffre ne tient pas compte des conséquences plus graduels de la crise écologique telles que la désertification, la dégradation des terres ou encore l’élévation du niveau des océans. Mais les déplacements de population liés à des problèmes écologiques restent difficile à évaluer précisément :
- les causalités sont complexes et imbriquées (migrants économiques, réfugiés politiques) : en Afrique par exemple, la dégradation des terres agricoles coupe les ressources économique des populations qui en dépendent les contraignant à l’exode rural
- les mouvements de population sont la plupart du temps internes à un pays donné et donc non comptabilisés
Une étude de la Banque Mondiale de 2021 projette que jusqu’à 216 millions de personnes, de six grandes régions (Afrique subsaharienne, Asie de l’Est et Pacifique, Asie du Sud, Afrique du Nord, Amérique Latine, Europe de l’Est et Asie centrale) pourraient être contraintes de se déplacer à l’intérieur de leur propre pays à l’horizon 2050, si la trajectoire actuelle des émissions de GES se poursuivait .
Pour prendre un seul exemple, en Asie, l’élévation du niveau de la mer (accentuée par des ondes de tempête) risque de mettre à mal la production de riz, l’aquaculture et la pêche, créant ainsi des foyers d’émigrations depuis les régions littorales densément peuplées, comme le delta du Mékong au Vietnam.
Le chiffre de 216 millions correspond à un scénario pessimiste dans lequel les émissions de GES resteraient élevées et où le développement socio-économique serait inégalitaire. Néanmoins, si ce scénario est pessimiste sur notre capacité à agir (pour réduire nos émissions et les inégalités), il représente vraisemblablement, d’après les auteurs du rapport, une estimation basse de la totalité des mouvements de population auxquelles on peut s’attendre :
- le modèle ne tient compte que des événements climatiques graduels s’étalant sur un temps long (perte de disponibilité en eau, érosion de la productivité agricole, élévation du niveau des océans) et non des événements extrêmes rapides se produisant sur quelques jours ou quelques semaines (ouragans et inondations par exemple)
- il ne tient pas compte des mouvements de population par-delà les frontières
- il ne couvre pas toutes les régions : les pays riches (Europe, Amérique du Nord) mais aussi le Moyen-Orient et les petits États insulaires en développement sont exclus de la modélisation
Dans ce scénario pessimiste, c’est l’Afrique subsaharienne qui produirait le plus grand nombre de migrants climatiques (86 millions), devant la région « Asie de l’Est et le Pacifique » (49 millions) et l’Asie du Sud (40 millions).
Pour aller plus loin
- Rapport de la Banque Mondiale sur les migrations climatiques internes
- Pour un résumé du rapport de la Banque Mondiale, consulter cet article du Monde
Références
Notes de bas de page
↑a | le reste est dû à des événements géophysiques (séismes ou volcans par exemple |
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