Le contenu de cet article est repris d’un article du portail notre-environnement.gouv.fr portant sur les métaux lourds . Le cas échéant, la source est rappelée sous le titre. Des modifications (compléments, suppression) ont pu être apportées.
Les métaux lourds, également appelés éléments traces métalliques, sont naturellement présents dans l’environnement sous forme de traces. Parmi eux, le cadmium, le mercure et le plomb font l’objet d’un suivi sanitaire et environnemental, en particulier avec la directive cadre européenne sur l’eau (DCE), qui vise à préserver les écosystèmes aquatiques. Toxiques pour tous les êtres vivants sous leur forme oxydée, ils n’ont aucun rôle bénéfique et s’accumulent dans les chaînes alimentaires (bioaccumulation).
Des métaux toxiques aux usages multiples
Source : article de notre-environnement.gouv.fr
Rarement trouvé seul à l’état naturel, le cadmium est généralement associé à d’autres métaux dans des minerais. Il peut également provenir de procédés de métallurgie, de l’incinération des déchets et des engrais phosphorés. Ses utilisations sont nombreuses : traitement anticorrosion des alliages, fabrication de plastiques, de batteries rechargeables, de colorants ou de produits électroniques, etc.
Le mercure se présente sous forme liquide et est facilement volatil dans des conditions normales de température et de pression. Il peut être d’origine naturelle (volcanisme, lessivage des sols) ou anthropique (métallurgie, combustion du charbon, incinération des déchets, fabrication de chlore, piles et lampes, etc.).
Présent dans les sols et la croûte terrestre, le plomb est surtout extrait d’un minerai, la galène. Ses utilisations sont nombreuses : batteries, grenaille de chasse, céramiques, peintures, fusibles, etc. Il est devenu aujourd’hui l’un des principaux contaminants toxiques de l’environnement.
Cadmium, plomb et mercure sont présents dans toute la biosphère. Leur temps de séjour, leur mobilité et leur biodisponibilité dépendent de nombreux processus biologiques, chimiques et physiques.
Ces métaux font l’objet d’une surveillance particulière en raison des risques qu’ils présentent pour la santé humaine. Chacun d’entre eux a fait l’objet d’une classification par le CIRC :
- cancérogène pour le cadmium et ses composés (groupe 1) ;
- cancérogène probable pour le plomb inorganique (groupe 2A) ;
- cancérogène possible pour le méthylmercure (groupe 2B).
L’exposition par voie orale à de fortes doses de cadmium peut provoquer une grave irritation gastro-intestinale et d’importants effets sur les reins. L’exposition chronique par inhalation a été associée à des effets sur les poumons, notamment l’emphysème, ainsi que sur les reins. Il peut également causer une atteinte osseuse.
Une fois dans l’organisme, le plomb se retrouve dans le sang et se fixe sur les tissus mous (foie, rate, reins, moelle osseuse, système nerveux) puis s’accumule dans le système osseux. Le principal organe cible est le système nerveux central, en particulier chez le fœtus et le jeune enfant.
Le mercure est considéré par l’OMS comme l’un des « dix produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique ». Le mercure inorganique touche particulièrement les reins. Le méthylmercure est neurotoxique dans le cadre d’une exposition chronique. Une imprégnation élevée peut entraîner des troubles de l’équilibre et de la marche ainsi que des problèmes auditifs ou visuels. Chez les enfants, on peut observer des retards psychomoteurs, de croissance et de l’acquisition du langage. Cette forme de mercure est aussi fœtotoxique.
L’ingestion et l’inhalation, principales voies d’exposition des populations
Source : article de notre-environnement.gouv.fr
Les métaux lourds pénètrent dans l’organisme par inhalation, ingestion ou exposition cutanée. L’exposition aux métaux par inhalation concerne principalement les professionnels ou les populations vivant à proximité de certains sites industriels.
La principale voie d’exposition de la population au cadmium est l’alimentation. Dans l’étude de l’alimentation totale française (EAT2) réalisée par l’ANSES entre 2006 et 2010, les plus fortes teneurs moyennes en cadmium sont retrouvées dans les coquillages, les abats, les biscuits et le chocolat. Les contributeurs alimentaires majoritaires à l’exposition au cadmium sont le pain ainsi que les pommes de terre.
Chez les fumeurs, l’inhalation de fumée de cigarette représente la principale source d’exposition au cadmium. Les personnes travaillant ou vivant à proximité d’industries relâchant du cadmium dans l’air (métallurgie, papeterie, etc.) sont également susceptibles d’en inhaler.
La pénétration du mercure dans l’organisme sous sa forme la plus dangereuse (le cation méthylmercurique) provient principalement de l’alimentation. L’étude EAT2 a montré que le poisson était le contributeur majoritaire (69 %) de l’exposition alimentaire au mercure sous cette forme. Le risque d’inhalation de vapeurs de mercure concerne particulièrement les professionnels de l’industrie chimique, de la construction électrique, de la tannerie ou de la médecine.
Le plomb pénètre principalement dans notre organisme par ingestion : consommation de produits avec de fortes concentrations, eau du robinet (canalisations au plomb), poussières contaminées et écailles de peinture au plomb. C’est particulièrement le cas chez l’enfant de moins de 6 ans du fait de son comportement (marche à quatre pattes, contacts mains-bouche, etc.) et de l’importante absorption digestive.